Article Le Parisien 14 10 2018

Des grands-mères bénévoles au secours des parents

Avenue de Lowendal (XVe) mardi dernier. Isabelle, Fabienne et Anne (de gauche à droite), les chevilles ouvrières de l’équipe de SOS Urgences Mamans du XVe LP/Elodie Soulié

Dans le XVe, cette association créée il y a 40 ans dépanne encore aujourd’hui les familles « en galère » de garde d’enfants… sur un simple coup de fil.

Mais qui va s’occuper des enfants ? Il y a 40 ans, c’est cette question et l’affolement d’une maman parisienne, en panne de voiture, qui a donné à Françoise Legendre l’idée qui a depuis « sauvé » bien des familles. Incapable d’aller chercher ses enfants à l’école, elle avait été sauvée in extrémis par des employés d’une garderie de plein-air qu’elle avait créée. Françoise a alors pensé aux familles qui n’avaient pas cette chance.

Son idée ? Mettre en relation les parents à la recherche d’une solution immédiate de garde,et des « grands-mères occasionnelles ». SOS Urgences Mamans allait naître, un petit noyau de mamies bénévoles et une téléphoniste formaient la première « unité », d’abord dans le XVIe où vivait Françoise, puis surtout dans le XVe, devenue pilote ) à Paris d’une chaîne relayée dans plusieurs villes de France par environ 500 bénévoles.

40 ans plus tard, dans une société paradoxalement parcourue de mille réseaux « collaboratifs », les mêmes imprévus confrontent les familles aux mêmes inquiétudes. C’est la nounou qui fait défaut, la crèche qui refuse de garder le petit trop enrhumé, l’imprévu professionnel… SOS Urgences Mamans s’occupe de tout, du lundi au vendredi entre 8 heures et 18 ou 19 heures, hors week-ends, fériés et vacances.

La vingtaine de grands-mères bénévoles de l’unité parisienne assure des journées de «garde », en moyenne une par mois chacune, parfois en binômes, à disposition pour accueillir les enfants chez elles. « Cela reste ponctuel, insiste Isabelle Desange, infirmière jeune retraitée, qui préside l’association parisienne. Nous dépannons évidemment surtout des familles du XVe, mais lorsqu’on reçoit des demandes d’arrondissements voisins, naturellement nous y répondons ».

Ses piliers : simplicité, bénévolat, libre participation des familles. La simplicité d’un numéro unique, le 01.45.75.87.37, répondeur immédiatement relayé à la bénévole du jour, qui rappelle la famille. « Nous ne sommes pas des professionnelles, mais des mamans et grands-mamans pour la plupart, qui savent ce qu’est l’entraide ». Ce qui n’empêche ni les assurances réglementaires, ni un « recrutement » rigoureux, avec entretien approfondi, certificat médical d’aptitude psychologique et physique, et visite du domicile. La libre participation, car « Les parents donnent ce qu’ils peuvent et ont généralement la notion de ce que ça représente, insiste Anne Potier, trésorière. En moyenne cela va de 5 € à 20 € pour des demi-journées, certains donnent 50 € pour une journée». L’association assure environ 20 à 30 « dépannages » par trimestre, mais «on pourrait faire plus, avec plus de bénévoles… » note Isabelle Desange.

Contact 01 45 75 87 37, et pour tout renseignement site sossosurgencesmamans.com.

« Grands-mères, c’est le meilleur diplôme »

Il y a une dizaine d’années, alors qu’elle n’avait encore «que» deux bébés et un poste important dans les ressources humaines, Priscille s’est retrouvée face à l’imprévisible : l’assistante maternelle qui s’occupait de ses filles est tombée malade. «Je n’avais pas de famille proche à Paris, ni le réseau d’entraide », raconte-t-elle. Quelle solution ? «J’ai repensé à ce prospectus de l’association. Je n’ai pas hésité, le fait que ce soit des grands-mères bénévoles était très rassurant, pour moi c’est le meilleur diplôme ! » estime cette maman de 5 filles. « J’avais spontanément plus confiance, alors que l’idée de payer une baby-sitter trouvée dans l’urgence, sans avoir le temps de la recevoir avant de lui confier mes filles, c’était impensable ». Cette première fois, « J’ai pu déposer mes filles chez une dame, et tout s’est très bien passé », se souvient-elle. Sa 2e expérience avec SOS Urgences Mamans, quelques années et un bébé supplémentaire plus tard, l’a confortée dans sa confiance. Depuis, Priscille a quitté son travail pour s’occuper de ses enfants, a rejoint l’association et assure une journée de « garde » par mois. « C’est une belle expérience d’entraide ».

 

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